Les pierres précieuses
Tailler les pierres
Dans l'antiquité, les pierres précieuses étaient recherchées pour leur rude beauté, et dans le cas des diamants, en
raison aussi de leur dureté. Des manipulations constantes ont permis de polir les gemmes et d'accroître leur éclat.
Puis les amateurs de gemmes se sont mis à les polir artificiellement, mais très peu, pour réduire au minimum les
pertes de poids. Ils ne voulaient pas en changer la forme.
Comme les pierres servaient de monnaie d'échange, leur dimensions et leur poids étaient essentiels. Plus tard, les
experts en pierres précieuses se sont aperçus qu'on pouvait en cacher les défauts en pratiquant de nombreuses petites
surfaces planes sans provoquer une perte de poids notable. Par la suite, les facettes symétriques sont devenues à la
mode puis on a appris à utiliser les arêtes pour réhausser l'effet optique.
Les tailles de pierres courantes sont :
La taille en cabochon : Le bloc poli est façonné symétriquement. Il s'agit en général d'une combinaison d'un
fond circulaire ou elliptique et d'un sommet bombé. On l'utilise pour les pierres opaques (turquoise), iridescentes (opale),
chatoyantes (oeil de tigre en quartz) et astériées (saphir étoilé). Quelques fois les pierres sont taillées en cabochon
double où l'une des extrémités est plus pointue que l'autre.
La taille en brillant : Elle tire son origine des tentatives faites en Inde au 17e siècle pour polir des diamants
octaèdre poli appelé pointe de diamant, le lapidaire meulait un angle jusqu'à en faire une surface plate dont la largeur
était égale à la moitié de celle du feuilletis, qui est la circonférence de la pierre à sa partie la plus large. Ensuite
il émoussait la pointe opposée pour former une petite facette appelée culasse. Ces essais ont abouti à la forme à
dix facettes, connue sous le nom de taille en table. A la fin du 17e siècle, un Vénitien, Vincenzo Peruzzi, a mis au
point une taille à plusieurs facettes. Il coupait ses gemmes de telle façon que la lumière blanche qui entre dans
la couronne soit entièrement réfléchie par les facettes du pavillon et retraverse la couronne.
Il façonnait des arêtes pour permettre à la lumière de parcourir la distance maximale, ce qui provoquait une plus
grande dispersion spectrale et augmentait l'éclat, ou le feu de la gemme. La taille en brillant actuelle n'a pas beaucoup
changé par rapport à la méthode inventée par Peruzzi. La plus courante est celle à 58 facettes : 32 facettes et une
table à la couronne, 24 facettes et une culasse au pavillon. On pratique cette taille pour un grand nombre de gemmes,
aussi bien transparentes que de couleur. La forme la pus courante est arrondie, mais il existe aussi d'autres tailles
en brillant : poire, ovale, coeur et marquise.
La taille émeraude ou en gradins : Elle est généralement carrée ou rectangulaire, peut avoir de légères variations.
Elle a une couronne et un pavillon, mais les facettes sont parallèles au feuilletis. Le façonnage approprié des arêtes
permet à la lumière de se réfléchir en retraversant la couronne. Il convient de creuser davantage les pierres aux teintes
claires et de tailler moins les pierres foncées pour mettre en valeurs leurs couleurs.
La taille mixte : Elle combine la couronne du brillant et le pavillon émeraude. C'est celle qu'on utilise le
plus pour les pierres de couleur.
Une taille bien faite peut à la fois mettre en valeur la teinte de la pierre comme dans la taille en gradins et augmenter
la dispersion lumineuse. On peut également rehausser ou changer la couleur d'une gemme par un chauffage modéré, par
l'exposition aux rayonnements ou bien en fixant du pigment ou une feuille colorée sur le pavillon.
L'emploi du carat comme unité de poids universelle pour les pierres précieuses remonte à l'antiquité. Les pays
du Moyen-Orient utilisaient des graines de caroubier comme unité de mesure, car une fois séchées, elles avaient un
poids sensiblement identique. La cosse à l'intèrieur de laquelle se trouvent les graines a la forme d'une corne : kération en
grec, d'où le mot carat. Le poids d'une graine étant d'environ un cinquième de gramme, cette valeur est devenue la norme
du carat. Une pierre d'un carat vaut plus que deux pierres d'un demi-carat chacune, car la rareté et la valeur d'une gemme
dépendent de ses dimensions.
Il existe diverses méthodes d'exploitation des gemmes. Il s'agit d'abord d'extraire le minerai qui renferme la pierre :
On utilise pour cela le forage, les explosifs, le martelage dans des galeries et des carrières ou bien contre des
roches. On exploite également par dragage les graviers à diamant déposés au fond de la mer. L'étape suivante consiste
à broyer le minerai, le laver, le trier puis à séparer les gemmes, opération qui se fait souvent manuellement.
Quelquefois, on fait passer le diamant sur une courroie enduite de graisse, l'une des propriétés étonnantes du diamant
est qu'il colle à la graisse, ce qui n'est pas le cas du minerai. Comme pour l'or, on cherche aussi les pierres précieuses
dans le lit des rivières.
Les principales mines de pierres précieuses de couleur se trouvent dans quatres grandes régions du monde : au Sri Lanka,
au Brésil, dans l'est Africain et à Mogok en Birmanie.
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